Un mot nous manque.
En latin,
cognoscere
ne dit pas seulement « connaître »,
il dit :
« apprendre à connaître ».Un même verbe
pour l’instant du savoir
et pour le chemin qui y conduit.Chez Cicéron,
chez Sénèque,
connaître n’est jamais figé,
c’est toujours un horizon,
une recherche,
une aventure intérieure.Nous, modernes,
nous parlons comme si tout était acquis.
Eux savaient
que la connaissance se goûte en chemin,
commencement et accomplissement,
apprentissage et sagesse.Dire cognosco –
j’apprends à connaître –
c’est reconnaître
que l’homme n’est pas maître de la vérité,
mais disciple à jamais.C’est affirmer
que la vie entière
n’est qu’une lente initiation
à ce qui nous dépasse.Cognosco,
c’est la connaissance toujours en train de naître,
l’ouverture qui refuse les clôtures,
la promesse que nous marchons ensemble
vers la lumière.Non pas « je sais »,
mais « j’apprends à connaître ».Un cri de ralliement
contre l’hubris de nos certitudes,
pour l’humilité du chercheur,
la patience de l’élève,
la fidélité de l’homme en quête.Cognosco :
non la possession de la vérité,
mais le pas
qui s’en approche.